Bonsoir
Pas de photographie et pour cause, circulez il n'y a plus rien à voir.
Il y a une quarantaine d'années je m'étais passionné pour les myxomycètes. J'avais été encouragé, en cette ère révolue, par un mycologue nantais, à savoir M. Maurice Chassain.
Epoque, pas si lointaine, fort propice à cette occcupation. Le bois était négligé, pas de maison en planches surtraitées, pas de granulés ligneux, pas de mulch propecteur. Il était alors possible de ramener de grosses branches mortes à entreposer amoureusement au fond du jardin...
Je ne m'attarderai pas sur les détails... J'avais constaté que les myxomycètes les plus volumineux, ne vivaient pas sur le support qui les hébergeait mais dans celui-ci. Ils en sortaient l'heure venue pour constituer plus ou moins rapidement un plasmode.
Sur mon bois entreposé, parfois carrément section de tronc, je vis donc apparaitre en de nombreuses occasions l'objet de mon délire.
J'étais jeune encore et ne manquais pas d'assurance en mes convictions. J'étais, entre autres,absolument persuadé que je savais bien mieux que les myxomycètes, ce qui était bon pour eux... Ainsi lorsque je découvrais un plamode je n'hésitais pas à en modifier l'exposition pour mieux suivre son évolution.
Seul inconvénient nombre de mes myxos disparaissait...Je vous fait grâce des imprécations disgracieuses qui s'en suivaient.
Une longue série d'échec fut nécessaire avant que je ne réalise que non aucun collègue ne les chipait, aucun chien ne les léchait, aucune cagouille ne les broutait, aucun insecte ne les mâchouillait...tout simplement ils réintégraient leur support. Parfois ils réapparaissaient, si les conditions étaient favorables, à l'endroit de leur choix.
Donc si j'etais l'heureux propriétaire d'une belle bûche sur laqelle se prélassait, avant de disparaître, un beau plasmode, blanc par exemple, je la déposerais soigneusement, en extérieur, en un lieu ombragé en veillant à ce quelle demeure suffisamment humidifiée. Sait-on jamais.
Pas de vaine sensiblerie, les zoomycota résistent parfaitement au froid.
Bon, l'âge probablement, je ne sais plus pourquoi je vous racconte tout cela.
Bonne fin de soirée à tous.M.S.

Merci Michel,
Raconte, continue, tu as plein d'histoires qui nous intéressent…
Que je ne sois pas seul à me laisser aller…
Ma période myxos était plus tardive, fin des années 80, avec le renouveau apporté par Jean Bozonnet, Marianne Meyer et Michel Poulain…
Des stages passionnants à St Paul sur Isère, qui se sont internationalisés très vite.
Leur livre a couronné de nombreuses années d'études, et constitue le must de la doc sur les myxos.
https://www.google.fr/search?client=saf ... gws_rd=ssl

L'avantage de ces myxos, c'est que toute l'année on peut en récolter, et que leur étude est souvent gratifiante pour l'esprit.
Et puis leur monde sous le bois mort est le même que celui de nombreux petits ascos…
Bonne journée à tous malgré le froid.
jean pierre
Une photo de ces jours-ci, sur branche d'Amies

Bonjour,
Bien agréable de voir ces textes si bien écrits.
Merci.
Rémi

Bonjour,

Savoureux sujet:" les plasmodes ne passent pas... de mode "
j'ai bien sûr également contracté la myxomatose (besoin impérieux de "mater les myxos") dans les années 80... :)

Je me joins volontiers aux encouragements de Jean-Pierre et Rémy,
les belles plumes se font rares, et les anecdotes de cette qualité aussi, sans compter la réminiscence bienfaisante des amis disparus. Alors, oui, chers amis,
Encore !

Michel, tu vois ce qu'il te reste à faire…
Bonne journée aux écrivains, photographes, promeneurs, rêveurs…
jean pierre